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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/29

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ACTE deuxième

Même décor.



Scène première

Laurence, Roquefeuille.
Laurence

Ainsi, même si j’avais eu des enfants, le mariage était nul ?

Roquefeuille

À coup sûr, leur présence n’y eût rien fait ; seulement, la loi, qui est sévère sans être injuste, leur eût reconnu les droits d’enfants légitimes.

Laurence

C’est cependant le mariage qui fait les enfants légitimes !

Roquefeuille, riant.

Oui, plus souvent que le mari !

Laurence

Et il n’y avait pas mariage ?

Roquefeuille

Pardonnez-moi ; il y avait, mais il n’y a plus mariage.

Laurence

C’est vrai, vous m’avez expliqué… la bonne foi !… Savez-vous, mon pauvre Roquefeuille, que si vous ne m’aviez rien dit il y a huit jours, je serais encore mariée ?…

Roquefeuille

D’idée, oui ; mais de fait, non ! Et eussiez-vous préféré que Robert fît avant vous l’horrible découverte ?

Laurence

Oh ! non !

Roquefeuille

Et qu’à la première discussion un peu vive ?…

Laurence, se récriant.

Oh !

Roquefeuille

Eh ! mon Dieu ! il faut tout prévoir et tout craindre dans cette vie ! Et prévenus à temps, armés en guerre, avec l’avantage énorme de l’offensive, il ne tient plus qu’à nous d’écarter le péril avant même qu’on le soupçonne !

Laurence

C’est vrai ! Vous êtes un véritable ami, mon cher Roquefeuille ! Vous n’avez pas besoin d’autres papiers que ceux que je vous ai remis ?

{{Personnage|Roquefeuill