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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/53

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Du sang-froid ! de l’audace ! (À Léonie.) Qu’est-ce que vous cherchez, madame ? un morceau de carton ou de papier pour dévider cette laine ?

Léonie

Oui, précisément.

Roquefeuille, à demi-voix.

Le journal ?

Léonie

Compris !

Robert

Où sont donc ces publications, je ne trouve pas ?

Maxime

À la quatrième page !… Ignorant !

Robert

C’est juste !

Léonie, prenant le journal.

Pardon ! mon cher Maubray, voilà ce qu’il nous faut !

Laurence

Oh !

Roquefeuille, à part.

Bien exécuté !

Robert, étonné, se contenant.

Mais, madame, vous n’avez que faire d’un journal tout entier pour dévider un écheveau de laine !

Léonie

C’est parfaitement juste !… Vous voyez que quand j’ai tort je me rends ! (Elle déchire le journal en deux et lui donne la première partie.) Tenez, lisez votre premier-Paris !

Roquefeuille, à part.

Bravo ! Et on veut que je me marie ?… Ah ! non !

Maxime, redescendant à Léonie et lui reprenant la moitié du journal.

Mais non, mais non, madame ! Le paragraphe que je veux faire lire à Robert est dans la seconde partie du journal.

Léonie, bas.

Mon Dieu, que vous êtes insupportable !

Maxime

Vous dites ?…

Léonie

Je ne dis rien !

Maxime

J’ai mal entendu.

Roquefeuille

Animal !

Maxime

Hein ?… (Il tient la moitié du journal, la déchire en deux, et rend à Léonie une partie.) Il y a encore là de quoi dévider dix écheveaux ! (À Robert.) Et si tu veux jeter les yeux… (Il lui donne le quart du journal.)

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