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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/55

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C’est donc moi… Mais le mal peut se réparer. Pouvais-je me douter qu’on attachât quelque importance à un méchant bout de journal ? Où est-il passé, maintenant ?

Maxime, le ramassant.

Le voici, mais dans un piteux état !

Roquefeuille

Il est légèrement maculé ; mais avec un peu de bonne volonté !…

Maxime

Impossible d’en déchiffrer une ligne…

Laurence, bas à Léonie.

Je suis sauvée.

Robert, à Léonie, éclatant.

Madame !

Léonie

Mon Dieu ! qu’y a-t-il ?

Robert, hors de lui.

Il y a, madame, que je ne suis pas dupe de tout ceci ! Ce journal n’est qu’un prétexte pour les persécutions continuelles dont je suis l’objet !…

Je ne sais quel mauvais vent a soufflé sur mon ménage, mais depuis huit jours, c’est-à-dire depuis votre arrivée, tout va ici de mal en pis. Ma femme oublie qu’elle est ma femme ; mes amis oublient qu’ils sont mes amis ! Je n’ose affirmer que tout ceci soit votre ouvrage…

Léonie

Mais vous le croyez ?

Robert

Mais je le crois.

Léonie

C’est franc, du moins.

Maxime

Robert !

Laurence

Mon ami !

Robert

Laissez-moi ! car vous êtes tous d’accord ! Laissez-moi !

Laurence

Que voulez-vous faire ?

Robert

Oh ! rien, je ne veux même pas vous imposer le sacrifice d’une amie, et je lui cède la place. (Il sort.)

Maxime, le suivant.

Robert ! Robert ! (Robert lui a fermé la porte sur le nez. — Maxime sort par le fond à gauche. — Musique à l’orchestre jusqu’au baissé du rideau.)