Aller au contenu

Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE troisième

Même décor.



Scène première

Léonie, Maxime.
Léonie

Eh bien, quelles nouvelles ?

Maxime

Aucune !

Léonie

Aucune !

Maxime

Rien. Je viens de la préfecture de police, on m’a demandé mille renseignements. J’ai raconté tout ce que je savais : que notre ami Robert était un peu fantasque ; qu’après une scène assez vive, il s’était retiré chez lui ; que, le soir même, sa femme avait trouvé sa porte fermée ; que, le lendemain, ne le voyant pas paraître, on s’était décidé à enfoncer la porte ; que la chambre était vide, notre ami étant sorti par son escalier dérobé, et que depuis, on ne l’a plus revu chez lui, ni au cercle, ni à la Bourse… et, enfin, que sa femme était dans une mortelle inquiétude.

Léonie

Je crois bien !

Maxime

Tout cela était écrit au vol par un monsieur barbu qui m’a congédié avec ces mots : « C’est bien, monsieur, on le trouvera… » Et je suis venu en toute hâte vous rendre compte de ma démarche, tandis que Roquefeuille courait à Chatou, voir s’il n’est pas à sa maison de campagne.

Léonie

Quel événement ! cette disparition ! cette fuite !

Maxime

Et maintenant, madame, que j’ai fait ce que l’amitié me commandait, me sera-t-il permis de ne pas négliger tout à fait l’amour, et de vous faire remarquer que nous sommes précisément aujourd’hui à ce fameux onzième jour qui ne devait jamais luire pour moi.

Léonie

Ah ! vous prenez bien votre temps ! C’est au moment où votre ami…

{{Personnage|M