Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/64

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Ah ! madame de Vanvres, pardonnez-moi, je ne vous avais pas vue ! (Il salue cérémonieusement.)

Léonie

Monsieur !

Laurence

Que faire à Londres, mon ami ?

Robert

Mais, d’abord, faire une visite de politesse à mes concitoyens ; car, vous savez, madame, que je suis Anglais, et puis y corriger, par la fréquentation d’un peuple calme et froid, cette pétulance de caractère dont je vous ai donné ici même un si fâcheux exemple !

Laurence

Eh bien, là, vraiment, je vous aimais mieux à la française !

Robert

Non, madame.

Laurence

Comment, non ?

Robert

Vous m’avez suffisamment fait comprendre que mon éducation n’était pas complète, et qu’il me manquait ce vernis…

Laurence, voulant parler.

Mon Dieu !…

Robert

Ce vernis anglais !

Léonie

Ah çà, est-ce que vous allez toujours parler comme ça, maintenant ?

Robert, froidement.

Toujours !

Laurence

Et vous serez toujours habillé comme cela ?

Robert

Toujours !

Léonie

Et toujours aussi vif ?

Laurence

Aussi aimable ?

Robert

Toujours !… (Il remonte à la cheminée et va s’asseoir devant, dans un fauteuil, tenant ses jambes en l’air.)

LES DEUX FEMMES, effrayées.

Oh !

Léonie

Ma chère Laurence, mes sincères compliments ! Je te vois déjà te promenant le long de Piccadilly ou sur les gazons d’Hyde-Park avec une capote rose ornée d’un voile vert, une robe groseille, et une écharpe jonquille, au bras de m