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p’tit-bonhomme.


Regarde et puis s’approche…
Qu’est-ce donc qu’il entend ?
Un choc contre la roche…
Et gare, s’il attend !


C’est son bateau qui roule
Au risque de remplir,
Et qu’un gros coup de houle
Pourrait bien démolir.


Aussi John Playne grogne
Et jure entre ses dents.
C’est toute une besogne
Que d’embarquer dedans.


Cependant il s’équipe,
Non sans quelque hoquet,
Il allume sa pipe
Au feu de son briquet.


Puis ensuite il se grée,
Car le temps sera froid,
Sa capote cirée,
Ses bottes, son suroît.


Cela fait, il redresse
Le mât, non sans effort.
Mais John a de l’adresse,
Et John Playne est très fort.


Puis, il pèse la drisse,
Pour installer son foc,
Et d’un bon coup il hisse
La lourde voile à bloc.


Enfin, larguant l’amarre
Qu’il ramène à l’avant,
Son poignet sur la barre,
Il s’abandonne au vent.


Mais, devant le Calvaire,
Quand il passe, je crois
Que l’ivrogne a dû faire
Le signe de la Croix.