l’auteur du crime, et, après avoir achevé sa minutieuse enquête, l’intendant s’empressa d’informer lord Piborne qu’elle n’avait donné aucun résultat.
« Ces gens s’entendent, déclara le marquis, et qui sait même s’ils ne se sont pas partagé le produit du vol ?…
— Je crois que Sa Seigneurie a raison, répliqua M. Scarlett. À toutes les demandes que j’ai posées il a été fait une réponse identique. Cela démontre d’une manière suffisante qu’il y a entente commune entre ces gens.
— Avez-vous visité leurs chambres, leurs armoires, leurs malles, Scarlett ?
— Pas encore. Sa Seigneurie sera d’avis, sans doute, que je ne saurais le faire efficacement sans la présence du constable…
— C’est juste, répondit lord Piborne. Envoyez donc un homme à Kanturk… ou mieux… allez-y vous-même. J’entends que personne ne puisse quitter le château avant la fin de l’enquête.
— Les ordres de Sa Seigneurie seront exécutés.
— Le constable ne négligera pas d’amener quelques agents avec lui, monsieur Scarlett…
— Je lui transmettrai le désir de Sa Seigneurie, et il ne manquera pas d’y satisfaire.
— Vous irez aussi prévenir mon attorney, M. Laird, à Newmarket, que je dois m’entretenir avec lui au sujet de cette affaire, et que je l’attends au château.
— Il sera prévenu aujourd’hui.
— Vous partez ?…
— À l’instant. Je serai de retour avant ce soir.
— Bien ! »
Cela se passait le 29 avril, dans la matinée. Sans rien dire à personne de ce qu’il allait faire à Kanturk, M. Scarlett ordonna de lui seller un des meilleurs chevaux de l’écurie, et il se préparait à le monter, lorsque le son d’une cloche retentit à la porte de service, près de l’habitation du concierge.