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Page:Verne - P’tit-bonhomme, Hetzel, 1906.djvu/416

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comme on se retrouve.

— Moi ?… qu’j’abandonne mon métier ?…

— Espères-tu donc arriver plus haut, et de premier chauffeur devenir mécanicien ?…

— Mécanicien ?… Oh qu’non !… Pas si ambitieux qu’ça !… Il faudrait avoir étudié… À présent, j’pourrais pas… il est trop tard !… J’me contente de ce que je suis…

— Écoute, Grip, j’insiste… Nous avons besoin d’un commis, sur lequel nous puissions absolument compter… Pourquoi refuses-tu d’être le nôtre ?

— J’n’entends rien à vot’ comptabilité.

— Tu t’y mettrais sans peine !

— Au fait, j’ai tant vu fonctionner M. O’Bodkins, là-bas, à la ragged-school !… Non, mon boy, non !… J’ai été si malheureux sur terre, et j’suis si heureux sur mer !… La terre m’fait peur !… Ah ! quand tu s’ras un gros négociant et qu’tu posséd’ras des navires à toi, eh bien… j’navigu’rai pour ta maison, j’te l’promets…

— Voyons, Grip ; soyons sérieux, et pense que tu te trouveras bien seul plus tard !… Admettons que l’envie te prenne un jour de te marier ?

— M’marier… Moi ?…

— Oui… toi !

— Ce dégingandé de Grip, avoir un’ femme à lui et des enfants d’elle ?…

— Sans doute… comme tout le monde, répondit Bob, du ton d’un homme qui possède une grande expérience de la vie.

— Tout l’monde ?…

— Certainement, Grip, et moi-même…

— Entendez-vous c’mousse… qui s’en mêle !

— Il a raison, dit P’tit-Bonhomme.

— Et toi aussi, mon boy, tu penses…

— Cela m’arrivera peut-être.

— Bon ! C’lui-ci n’a pas treize ans, c’lui-là n’en a pas neuf, et v’là qu’ça parle d’mariage !