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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/160

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Les vers les plus charmants paliraient auprès d’elles ;
    Je ne dois pas même essayer.

Ils forment en eux d’eux une si noble idylle,
Il est tant d’harmonie en leur charmant rapport,
Que si je prends ma lyre, hélas! peine inutile,
   Je ne puis la mettre d’accord.

Oui, pour les célébrer, métaphore hardie
Resterait inférieure à la réalité ;
On verrait se traîner, même la poésie
    Au dessous de la vérité.

Le plus fécond auteur en tentant cet ouvrage
Épuiserait sa vie et sa verve, et ses chants ;
C’est que ses bornes sont plus lointaines que l’âge,
    Et sont plus longues que le temps.

Par nos chants importuns et leur vaine abondance
Gardons de les troubler ; et puis de jour en jour,
Vous verrez qu’au bonheur, il suffit du silence,
    Du recueillement à l’amour.