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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/193

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Le pouvoir sans argent, sans secours et sans lit,
D’une nuit demanda la faveur presque insigne !
D’un honneur aussi grand se trouvant trop indigne,
Elle rougit d’abord ; puis enfin la raison
Vint prendre le dessus ; par là, son horizon
Pourrait bien s’agrandir ! avant tout il faut plaire !
Il faut servir ses chefs ! quel moyen de leur faire
La cour, tout en secret, à coup sûr, et sans bruit
Pouvait être meilleur que d’offrir la nuit,
Au pouvoir mendiant, sans gîte et sans asyle,
Un bon lit ! c’est d’ailleurs sans être trop servile.
Ma foi, la bonne armée offrit à son Seigneur,
Son bien, son toit, son feu, son lit et son honneur.
Le lendemain matin, le Pouvoir plein de joie
S’en fut ; aussi joyeuse, aux vieilles plumes d’oie,
La paresseuse armée, en donnant un tantin,
Revint un peu plus tard le lendemain matin.
Le pouvoir enrichi se carra de plus belle ;
Pourquoi ? Je n’en sais rien ! mais voici la nouvelle,
Que l’on apprend malgré grande discrétion :
Juste neuf mois après naît la Corruption !