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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/211

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XXVIII

Le monde n’est qu’un grand billard,
Où le joueur le plus habile,
Gouvernant la bille indocile
Qu’il dirige dans son écart,
Gagne l’adversaire débile.

Souvent il manque par hasard
Le coup de tous le plus facile ;
Mais si sa fortune vacille,
Soudain, le feu de son regard
La fixe et la rend immobile.

Le perdant qui grince des dents
Devant l’ennemi qui le coule
Souvent abandonne la foule ;
Jetant sa queue aux quatre vents,
Du fleuve il se livre à la houle !