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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/256

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À l’ogive légère, en dentelle, sans ombre !
Cette masse multiple arrachée aux grande monts
Qui pourrait écraser des villes dans ses bonds,
Ce grandiose d’art qu’on ne retrouve guère
Que pour Dieu, n’est pourtant qu’un abri de prière ;
Mais la voix du mortel qui supplie et gémit
A pour monter au ciel une échelle en granit !

Le saint office du soir se poursuit et s’avance ;
Le peuple de sa tête, en faisant pénitence,
A frappé quatre fois du temple le pavé,
Et quatre fois en pleurs s’est aussi relevé !
Le chandelier s’éteint ; sa branche supérieure
Seule a gardé son cierge ; en la sainte demeure,
Sa clarté vacillante apparaît comme un œuil
Lumineux qui regarde, hélas ! lueur de deuil ;
Puis derrière l’autel, cachant sa solitude,
Le cierge disparaît ; dans une humble attitude,
Le peuple neuf fois chante un Kyrie eleison ;
Puis du miserere s’entend le triste son
Comme un chuchotement de sépulcre et de tombe ;
Tout se tait et tout meurt ! le silence retombe !