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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/63

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S’accroissent ; de ton cœur la confiance fuit ;
Au loin, n’entends-tu pas tous ces sanglots funèbres
Ces soupirs étouffés qu’on entend dans la nuit,
Quand toute ombre fait du bruit

Lentement, lentement sous ta marche les lieues
Ont fatigué tes pas du soir jusques au soir,
Et tu n’as pas trouvé ces fleurs vertes et bleues
Qui charment le chemin, et qu’on appelle espoir ?

As-tu peur ? Souffres-tu ? — ta charge est-elle lourde ?
Tes pieds sont-ils meurtris aux angles des cailloux ?
Es-tu sans goutte d’eau dans le fond de ta gourde ?
Brisas-tu ta poitrine, usas-tu tes genoux,
À prier, en grinçant, la divinité sourde ?

Vis-tu comme un balthazar
Au champ où le ciel te parque,
Triste jouet du hasard !
Ou bien conjurant la Parque,
De ta Laure seul monarque,
Chantes-tu comme Pétrarque ?