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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/65

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Tombe toujours abattu
Sur le sable de la plage ?

Passant, viens dans mes bras,
Arrête un peu ta marche,
Car le désert trompeur, s’allonge sous tes pas ;
Si tu laisses partir la colombe de l’arche,
Elle reviendra bientôt, hélas !

Je suis ici pour toi ; regarde cette pierre ;
Épiant ta fatigue, ami je veille ici ;
À moi seul en ce monde adresse ta prière,
J’écoute, je réponds, je guéris ; me voici !

Quand j’ôte le fardeau de l’épaule épuisée,
Je laisse au voyageur un éternel repos !
Je ne te rendrai pas ta charge déposée
Pour retourner encor à tes mêmes travaux !

Ne te souviens-tu pas ? — au sein de ta souffrance,
Tu tournas vers les cieux un regard irrité
Dis ! — N’accusas-tu pas l’injuste providence
De t’avoir ici-bas jeté !