Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/80

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Cambronne, et tu réponds, en t'élançant : « La garde
Meurt, et ne se rend pas ! »

Nous ne t'oublions pas, car nos jeunes années,
A ces nobles récits sans cesse ramenées,
Connurent tes hauts faits !
Et nos mères, berçant nos ennuis de l’enfance,
Nous chantaient, en chantant la gloire de la France,
Le général nantais !

Nous ne l'oublierons pas ; tout faibles que nous sommes,
Nous ne savons montrer au brave entre les hommes
Un dédain déloyal !
Ta mémoire de bronze, ainsi que ta statue,
A, défiant du temps la haine confondue,
Nos cœurs pour piédestal !

Et nous, si quelque jour un tribun sanguinaire»
Voulait à ses arrêts dictés par la colère,
Nous forcer d’obéir
Instruits par toi,
Cambronne, à ne jamais se rendre,
Nous marcherions à lui ! nous saurions nous défendre,
Ou nous saurions mourir !