Page:Verne - Robur le conquérant, Hetzel, 1904.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tendit alors sous l’effet des hélices suspensives, et l’Albatros resta immobile, comme un navire dont on a porté l’ancre au rivage.

C’était la première fois qu’il se rattachait à la terre depuis son départ de Philadelphie.




XV


dans lequel il se passe des choses qui méritent vraiment la peine d’être racontées.


Lorsque l’Albatros occupait encore une zone élevée, on avait pu reconnaître que cette île était de médiocre grandeur. Mais quel était le parallèle qui la coupait ? Sur quel méridien l’avait-on accostée ? Était-ce une île du Pacifique, de l’Australasie, de l’Océan Indien ? On ne le saurait que lorsque Robur aurait fait son point. Cependant, bien qu’il n’eût pu tenir compte des indications du compas, il avait lieu de penser qu’il était plutôt sur le Pacifique. Dès que le soleil se montrerait, les circonstances seraient excellentes pour obtenir une bonne observation.

De cette hauteur, ― cent cinquante pieds, ― l’île, qui mesurait environ quinze milles de circonférence, se dessinait comme une étoile de mer à trois pointes.

À la pointe du sud-est émergeait un îlot, précédé d’un semis de roches. Sur la lisière, aucun relais de marées — ce qui tendait à confirmer l’opinion de Robur relativement à sa situation, puisque le flux et le reflux sont presque nuls dans l’Océan Pacifique.

À la pointe nord-ouest se dressait une montagne conique, dont l’altitude pouvait être estimée à douze cents pieds.

On ne voyait aucun indigène, mais peut-être occupaient-ils le littoral opposé. En tout cas, s’ils avaient aperçu l’aéronef, l’épouvante les eût plutôt portés à se cacher ou à s’enfuir.