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Page:Verne - Robur le conquérant, Hetzel, 1904.djvu/223

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révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.

« Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des États-Unis, salut ! »

Et l’Albatros, battant l’air de ses soixante-quatorze hélices, emporté par ses deux propulseurs poussés à outrance, disparut vers l’est au milieu d’une tempête de hurrahs, qui, cette fois, étaient admiratifs.

Les deux collègues, profondément humiliés, ainsi que tout le Weldon-Institute en leur personne, firent la seule chose qu’il y eût à faire : ils s’en retournèrent chez eux, tandis que la foule, par un revirement subit, était prête à les saluer de ses plus vifs sarcasmes, justes à cette heure !

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Et maintenant, toujours cette question : « Qu’est-ce que ce Robur ? Le saura-t-on jamais ? »

On le sait aujourd’hui. Robur, c’est la science future, celle de demain peut-être. C’est la réserve certaine de l’avenir.

Quant à l’Albatros, voyage-t-il encore à travers cette atmosphère terrestre, au milieu de ce domaine que nul ne peut lui ravir ? Il n’est pas permis d’en douter. Robur-le-Conquérant reparaîtra-t-il un jour, ainsi qu’il l’a annoncé ? Oui ! il viendra livrer le secret d’une invention qui peut modifier les conditions sociales et politiques du monde.

Quant à l’avenir de la locomotion aérienne, il appartient à l’aéronef, non à l’aérostat.

C’est aux Albatros qu’est définitivement réservée la conquête de l’air !


FIN