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sans dessus dessous.

Et, au milieu de toutes ces récriminations, Alcide Pierdeux cherchait à deviner quels seraient la nature et la direction du choc imaginé par J.-T. Maston, ainsi que le point précis du globe où il se produirait. Une fois maître de ce secret, il saurait bien reconnaître quelles seraient les parties menacées du sphéroïde terrestre.

Il a été mentionné ci-dessus que les terreurs de l’ancien Continent ne pouvaient être partagées par le nouveau — du moins, dans cette portion comprise sous le nom d’Amérique septentrionale, qui appartient plus spécialement à la Confédération américaine. En effet, était-il admissible que le président Barbicane, le capitaine Nicholl et J.-T. Maston, en leur qualité d’Américains, n’eussent point songé à préserver les États-Unis des émersions ou immersions que devait produire le changement de l’axe en divers points de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Océanie ? On est Yankee ou on ne l’est pas, et ils l’étaient tous trois, et à un rare degré — des Yankees « coulés d’un bloc » comme on avait dit de Barbicane, quand il avait développé son projet de voyage à la Lune.