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sans dessus dessous.

communiquer son travail à la Commission d’enquête, qui jugerait s’il était possible de laisser s’accomplir les projets de la Société ?

« Non, certes, je ne le communiquerai pas !… Je l’anéantirais plutôt !… C’est mon droit de citoyen libre de la libre Amérique de ne communiquer à personne le résultat de mes travaux !

— Mais, si c’est votre droit, monsieur Maston, dit le président John H. Prestice d’une voix grave, comme s’il eût répondu au nom du monde entier, peut-être est-ce votre devoir de parler en présence de l’émotion générale, afin de mettre un terme à l’affolement des populations terrestres ? »

J.-T. Maston ne croyait pas que ce fût son devoir. Il n’en avait qu’un, celui de se taire : il se tairait.

Malgré leur insistance, leurs supplications, malgré leurs menaces, les membres de la Commission d’enquête ne purent rien obtenir de l’homme au crochet de fer. Jamais, non ! jamais on n’aurait pu croire qu’un entêtement aussi tenace se fût logé sous un crâne en gutta-percha !

J-T. Maston s’en alla donc