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sans dessus dessous.

universelle, quelques esprits pratiques rappelèrent que la torture du moyen âge avait du bon, les brodequins du maître-tourmenteur juré, le tenaillement aux mamelles, le plomb fondu, si souverain pour délier les langues les plus rebelles, l’huile bouillante, le chevalet, la question par l’eau, l’estrapade, etc. Pourquoi ne pas se servir de ces moyens que la justice d’autrefois n’hésitait pas à employer dans des circonstances infiniment moins graves, et pour des cas particuliers qui n’intéressaient que fort indirectement les masses ?

Mais, il faut bien le reconnaître, ces moyens que justifiaient les mœurs d’autrefois, ne pouvaient plus être employés à la fin d’un siècle de douceur et de tolérance, — d’un siècle aussi empreint d’humanité que ce XIXe, caractérisé par l’invention du fusil à répétition, des balles de sept millimètres et des trajectoires d’une tension invraisemblable, — d’un siècle qui admet dans les relations internationales l’emploi des obus à la mélinite, à la roburite, à la bellite, à la panclastite, à la méganite et autres substances en ite, qui ne sont rien, il est vrai, auprès de la méli-mélonite.