Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

86
seconde patrie.

bonné quelque peu les joues, il emmena son père à part :

« J’ai réussi… dit-il.

— Quoi… l’Anglaise de la Roche-Fumante ?…

— Elle est là… près d’ici… sur un îlot de la baie des Perles, » répondit Fritz…

Sans rien dire ni à sa femme ni à ses enfants, M. Zermatt dirigea la pinasse vers l’îlot indiqué par Fritz près du littoral à l’ouest de la baie. En l’approchant, on put apercevoir un petit bois de palmiers voisin de la grève, et, dans ce bois, une hutte construite à la mode hottentote.

Tous débarquèrent, et Fritz tira un coup de pistolet en l’air. Un jeune homme descendit alors d’un arbre entre les branches duquel il était abrité.

Le mystère ne tarda pas à être révélé. Cette créature humaine, — la première que les naufragés du Landlord eussent rencontrée depuis dix ans, — n’était pas un jeune homme. C’était une jeune fille âgée de vingt ans, revêtue d’un costume d’aspirant de marine. C’était Jenny Montrose, la jeune Anglaise de la Roche-Fumante.

Mme Zcrmatt, Ernest, Jack et François apprirent dans quelles conditions Fritz avait connu la situation de cette abandonnée sur un îlot volcanique au large de la baie des Perles, et répondu par un billet que la jeune fille ne devait jamais recevoir, car l’albatros ne revint pas à la Roche-Fumante.