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seconde patrie.

Le lendemain, au petit jour, on embarqua dans le kaïak les menus objets que Jenny ne voulait point abandonner, sans oublier son cormoran et son chacal. La jeune fille, qui avait revêtu son costume d’homme, prit place à l’arrière de la légère embarcation. La voile fut hissée, les pagaies fonctionnèrent, et, une heure plus tard, les dernières vapeurs de la Roche-Fumante se perdaient à l’horizon.

Fritz comptait faire directement route sur le cap de l’Espoir-Trompé. Mais le kaïak, chargé lourdement, ayant heurté une pointe, il devint nécessaire de le réparer. Fritz dut donc donner dans la baie des Perles, et conduisit sa compagne à l’îlot où la pinasse était venu la recueillir.

Tel fut le récit de Fritz.

Cependant l’existence avait suivi son cours habituel, tantôt à Falkenhorst, tantôt à Felsenheim, plus heureuse encore depuis que Jenny Montrose faisait partie de cette honnête et laborieuse famille. Les semaines s’écoulaient, très occupées par l’entretien des métairies, les soins à donner aux animaux. À présent, une belle allée d’arbres fruitiers allait du ruisseau des Chacals au château de Falkenhorst. Des embellissements s’effectuèrent à Waldegg, à Zuckertop, à l’ermitage d’Eberfurt, à Prospect-Hill. Que d’heures délicieuses se passaient dans cette villa, construite en bambous sur le modèle des chalets suisses ! Du sommet de la col-