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seconde patrie.

plus quinze ou seize lieues du littoral compris entre la baie de la Licorne et les parages à l’est de la Roche-Fumante. Ces trois profonde baies du Salut, des Nautiles et des Perles, la pinasse, la chaloupe et le kaïak ne les avaient pas même visitées sur toute leur étendue. Pendant ces onze années, M. Zermatt et ses fils n’avaient guère dépassé le rempart de roches au delà du défilé de Cluse. Ils s’étaient bornés à suivre le thalweg de la vallée de Grünthal sans en franchir les hauteurs opposées…

On remarquera que le départ de la Licorne n’avait point diminué le nombre des hôtes de Felsenheim, grâce à la présence de la famille Wolston.

M. Wolston, alors âgé de quarante-cinq ans était un homme de forte constitution. Affaibli par des fièvres gagnées dans la Nouvelle-Galle du Sud, en Australie, la salubrité du climat de la Nouvelle-Suisse, les soins dont il serait l’objet, ne tarderaient pas à lui rendre la santé Ses connaissances et son expérience de mécanicien-constructeur ne pouvaient qu’être très utiles, et M, Zermatt se proposait bien de le utiliser à des travaux d’amélioration qu’il n’avait pu exécuter jusqu’alors. Cependant, avant tout, on laisserait se rétablir M. Wolston, vers lequel Ernest se sentait attiré par une certain ressemblance de goûts et de caractère.

Mme  Merry Wolston était de quelques année plus jeune que Betsie Zermatt. Ces deux femmes