Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

109
seconde patrie.

Brausewind, tantôt le buffle Sturm, qui passait comme un ouragan à travers les futaies. Expresse recommandation était faite à cet audacieux de ne jamais s’aventurer hors des limites de la Terre-Promise, de ne point franchir le défilé de Cluse qui s’ouvrait sur la vallée de Grünthal, où il se fût exposé à quelque rencontre de fauves. Sur les instances de sa mère, il avait dû s’engager à ne pas prolonger son absence au delà de la journée, à revenir pour le repas du soir. Toutefois, bien qu’il l’eût promis, Betsie ne dissimulait pas ses craintes, lorsqu’elle le voyait disparaître avec la rapidité d’une flèche derrière les premiers arbres de Felsenheim.

Ernest, lui, préférait aux exercices de la chasse les tranquilles occupations de la pêche. Il s’installait soit sur les bords du ruisseau des Chacals, soit au pied des roches de la baie des Flamants. Les crustacés, les mollusques, les poissons y abondaient, saumons, harengs, maquereaux, homards, écrevisses, huîtres, moules. Parfois, Annah Wolston se joignait à lui et ce n’était pas pour lui déplaire.

Inutile de dire que la jeune fille ne ménageait pas ses soins au cormoran et au chacal ramenés de la Roche-Fumante. C’était à elle que Jenny les avait confiés avant son départ, et ils étaient en bonnes mains, on peut le croire. À son retour, Jenny retrouverait en florissante santé ces deux fidèles compagnons, auxquels toute liberté