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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/136

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seconde patrie.


– Voyez-vous cela, mademoiselle !… répliqua Jack en riant.

– Et quand commencerez-vous ce grand travail ?… demanda Betsie.

– Dans quelques jours, ma chère amie, déclara M. Zermatt. Nos premières récoltes terminées, nous aurons trois mois de loisir en attendant les secondes.»

Ceci résolu, il en résulta une laborieuse occupation depuis le 15 novembre jusqu’au 20 décembre, c’est-à-dire pendant cinq semaines.

Il y eut lieu de faire nombre de voyages à Prospect-Hill afin d’abattre plusieurs centaines de sagoutiers des bois voisins. Les vider ne fut pas difficile, et l’on recueillit avec soin leur moelle dans des barils de bambou. Le charroi de ces troncs constitua réellement la partie la plus pénible de cette besogne. Il échut à M. Zermatt et à Jack, aidés des deux buffles, de l’onagre et de l’ânon, qui trainèrent une sorte de fardier ou de binard, du genre de ceux dont on devait faire usage plus tard en Europe. C’est à Ernest que vint cette idée de suspendre ces lourdes pièces à l’essieu des deux roues du chariot préalablement démontées. Si ces troncs raclaient le sol, ce n’était que par une de leurs extrémités, et leur transport s’effectua dans des conditions infiniment meilleures.

Tout de même, buffles, onagre, ânon, eurent fort à faire, si bien que Jack dit un jour :

« Il est regrettable, père, que nous n’ayons