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seconde patrie.

M. Zermatt conserverait l’ancienne « aire du Faucon » aussi longtemps que le gigantesque arbre la retiendrait dans ses branches, et, jusqu’au moment où, accablé d’années, il tomberait de vieillesse.

Cet après-midi, alors que l’on causait sur le balcon, Mme  Wolston fit une proposition dont il y aurait à tenir compte. D’une piété éclairée, très pénétrée de sentiments religieux, personne ne fut surpris qu’elle s’exprimât en ces termes :

« J’ai souvent admiré, dit-elle, et j’admire encore, mes amis, tout ce que vous avez fait sur ce coin de votre île… Felsenheim, Falkenhorst, Prospect-Hill, vos métairies, vos plantations, vos champs, cela marque autant d’intelligence que de courage au travail. Mais j’ai déjà demandé à Mme  Zermatt pourquoi il vous manquait…

– Une chapelle ?… répondit aussitôt Betsie. Vous avez raison, ma chère Merry, et nous devons bien au Tout-Puissant de lui consacrer…

– Mieux qu’une chapelle… un temple, s’écria Jack, qui ne doutait de rien, un monument avec un clocher superbe !… Quand commençons-nous, père ?… Les matériaux, il y en a à revendre… M. Wolston dressera les plans… Nous les exécuterons…

– Bon ! répondit M. Zermatt en souriant, si je vois le temple en imagination, je ne vois pas le pasteur… le prédicateur…

– Ce sera François à son retour, dit Ernest.