Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

139
seconde patrie.


– Tu es digne d’être Anglais, mon cher Jack, déclara Ernest, et entends bien que je ne te blâme aucunement d’avoir ces goûts de locomotion. Je pense, d’ailleurs, que M. Wolston a raison. Il est nécessaire que nous opérions une reconnaissance complète de notre Nouvelle-Suisse…

– Qui est une île de l’océan Indien, nous le savons maintenant, ajouta M. Wolston, et il sera bon que cela soit fait avant le retour de la Licorne.

– Quand le père voudra !… s’écria Jack, toujours prêt à se lancer dans les découvertes.

– Nous reparlerons de cela après la mauvaise saison, déclara M. Zermatt. Je ne suis point opposé à un voyage dans l’intérieur… Avouons toutefois que nous avons été favorisés en abordant sur cette côte à la fois salubre et fertile !… En existe-t-il une autre qui la vaille ?…

– Et qu’en sait-on ?… répondit Ernest. Sans doute, lorsque nous avons doublé le cap de l’Est afin de gagner la baie de la Licorne, notre pinasse n’a longé qu’un littoral de roches dénudées, de récifs dangereux, et même, au mouillage de la corvette, il n’y avait qu’une grève sablonneuse. Au delà, en descendant vers le sud, il est probable que la Nouvelle-Suisse présente un aspect moins désolé…

– Le moyen d’être fixé à cet égard, dit Jack, c’est d’en faire le tour avec la pinasse. Nous saurons alors quelle est sa configuration…