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seconde patrie.

Et, des sauvages de cette cruelle race indo-malaise, c’était bien ce que Mme  Zermatt, non sans raison, redoutait le plus !

« Voyons… Jack… réponds donc… lui dit son père.

– Rassurez-vous… rassurez-vous ! s’écria Jack. Je n’ai point parlé d’êtres humains, et, si ceux-ci ont deux pieds, ils ont aussi des plumes…

– Alors ce sont des manchots ?… demanda Ernest.

– Ou des pingouins, à ton choix.

– On peut s’y tromper, Jack, répondit Ernest, puisque ces volatiles sont très voisins dans l’ordre des palmipèdes.

– Disons des espèces d’oies… pour vous mettre d’accord… répliqua M. Zermatt, et ce nom est bien celui qui convient à ces stupides oiseaux.

– C’est peut-être cela qui les a fait prendre quelquefois pour des hommes… insinua Jack.

– Le moqueur ! s’écria Annah Wolston.

– Oh ! de loin, seulement… ajouta M. Zermatt. Et, en effet, regardez leurs cous entourés de plumes blanches, leurs ailerons qui pendent comme deux petits bras, leurs têtes droites, leurs pieds noirs, les rangs bien alignés qu’ils présentent !… On dirait une troupe en uniforme !… Vous souvenez-vous, mes enfants, combien ces manchots étaient nombreux, autre-