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seconde patrie.


– Ne vous gênez pas, mon chez Ernest, dit M. Wolston d’un ton de bonne humeur. Nous autres Anglais, nous sommes des colonisateurs, et nous avons la prétention de coloniser tout ce qui se rencontre…

– Donc, pour achever, reprit M. Zermatt, du jour où notre île aurait été découverte, elle eût figuré sur les cartes de l’Amirauté et se fût sans doute appelée Nouvelle-Angleterre au lieu de Nouvelle-Suisse.

– Dans tous les cas, déclara M. Wolston, elle n’aura rien perdu pour attendre, puisque vous, le premier occupant, vous en avez fait l’abandon à la Grande-Bretagne…

– Et que la Licorne, déclara Jack, va lui apporter son acte d’adoption ! »

En somme, M. Zermatt avait raison de rectifier la distance primitivement assignée à la chaîne qui se déroulait vers le sud-ouest. De l’embouchure de la rivière, cette distance, à peu près égale à celle qui la séparait de la vallée de Grünthal, ne devait pas dépasser sept ou huit lieues. Restait à savoir si ladite chaîne s’élevait au centre de l’île ou à la limite de sa côte méridionale.

Ce point déterminé, Ernest aurait été à même de compléter la carte de la Nouvelle-Suisse. Ce désir si naturel justifiait donc la proposition de M. Wolston d’explorer le pays jusqu’au pied des montagnes, même d’en faire l’ascension. Mais ce projet ne pourrait