après ces quatre heures de navigation sous un ciel de feu.
La rivière se rabattait alors vers le sud-ouest, et ce devait être sa direction générale. Quelques instants après, à plusieurs centaines de pieds en amont, son cours apparut sur une plus longue étendue. Il était barré par un entassement de roches, semées d’une rive à l’autre, qui ne laissaient entre elles que d’étroites fissures, et ses eaux se déversaient en cascades bruyantes, dont le trouble se sentait à vingt toises en aval.
« Voilà qui nous aurait arrêtés, dit Ernest, si nous avions eu l’intention de continuer…
– Peut-être eût-il été possible, répondit M. Wolston, de transporter notre canot au delà de ce barrage…
– Si ce n’est qu’un barrage, monsieur Wolston…
– Nous le saurons, mon cher Ernest, car il importe de le savoir… Débarquons.»
À gauche s’ouvrait un étroit ravin, très sec à cette époque de l’année, et qui sinuait à travers le plateau. Dans quelques semaines, sans doute, lorsque viendrait la saison des pluies, il servirait de lit à un torrent dont les eaux bruyantes se mêleraient à celles de la Montrose.
M. Wolston jeta le grappin à terre. Puis, Ernest et lui prirent pied sur la berge qu’ils remontèrent de manière à revenir obliquement vers le barrage.