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réservés aux antilopes en train de se domestiquer. Herbes et feuilles, qui forment la nourriture de ces ruminants, ne manqueraient pas durant l’hiver, – l’eau douce non plus, grâce à la source intarissable découverte à l’extrémité de l’îlot. M. Zermatt avait fait construire un hangar central en fortes planches, dans lequel étaient emmagasinées des provisions de toutes sortes. Enfin la batterie, établie sur le plateau du monticule, était abritée par une solide toiture, protégée par les arbres verts et que dominait le mât de pavillon.

Le jour de cette visite, suivant les habitudes prises au début comme au terme de la saison pluvieuse, Ernest et Jack tirèrent les deux coups de canon réglementaires. Et, cette fois, aucune détonation ne se fit entendre du large, contrairement à ce qui avait eu lieu six mois avant, après l’arrivée de la corvette anglaise.

Lorsque les deux pièces eurent reçu de nouvelles gargousses avec leurs étoupilles, Jack s’écria:

« Maintenant, ce sera notre tour de répondre à la Licorne, quand elle saluera la Nouvelle-Suisse, et avec quelle joie nous lui enverrons notre réponse ! »

Bref, les dernières récoltes, froment, orge, seigle, riz, maïs, avoine, millet, manioc, sagou, patates, ne tardèrent pas à être rentrées dans les granges et magasins de Felsenheim. Pois, haricots, fèves, carottes, navets, poireaux, lai-