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seconde patrie.

Ernest. Je l’ai étudié, ce caillou, j’en ai analysé quelques parcelles, et je puis certifier qu’il est en grande partie composé d’or à l’état natif…


– Es-tu certain de ne pas te tromper, mon fils ?… demanda M. Zermatt.

– Oui… père… oui ! »

Mme Zermatt avait écouté ce dialogue sans prononcer une parole, sans même tendre la main pour prendre le précieux objet, dont la découverte ne semblait lui inspirer que de l’indifférence.

« Or, continua Ernest, en remontant comme en redescendant le ravin de la Montrose, j’ai remarqué nombre de cailloux de cette espèce. Il est donc constaté que les pépites abondent dans ce coin de l’île…

– Et que nous importe ?… » dit Mme Zermatt.

M. Zermatt regarda sa femme, sentant tout le dédain de cette réponse.

« Mon cher Ernest, dit-il alors, tu n’as parlé à personne de ta découverte ?…

– À personne.

– Je t’approuve… non pas que je n’aie confiance en ton frère en M. Wolston… Mais ce secret mérite que l’on réfléchisse de le divulguer…

– Qu’y a-t-il donc à craindre, père ?… dit Ernest.

– Rien pour le présent, mais pour l’avenir de la future colonie !… Que l’on apprenne l’existence de ces terrains aurifères, que l’on