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seconde patrie.

en année ; là, aussi, était établi un poulailler qui comptait ses hôtes par centaines. Certaines avaries durent être réparées au fenil, où les fourrages de la dernière récolte avaient été rentrés. Quant à l’habitation, on ne remarqua pas qu’elle eût souffert des mauvais temps. Ce n’était plus, il est vrai, la cabane en roseaux pliants, en perches minces et souples des premiers jours. La maisonnette, maçonnée à présent, se doublait au dehors d’un parement de sable et de terre grasse, à l’intérieur d’un enduit de plâtre, de telle sorte que l’humidité ne pouvait s’y introduire. M. Zermatt observa, d’autre part, non sans satisfaction, que les plantations de cotonniers, qui confinaient à Waldegg, présentaient bonne apparence. Il en était ainsi du marécage, transformé en une véritable rizière dont les eaux pluviales n’avaient point affouillé le sol. Du côté opposé, si le lac des Cygnes se maintenait à un étiage assez élevé, presque au niveau des rives, nulle inondation ne menaçait les champs du voisinage. D’innombrables oiseaux aquatiques animaient alors ce petit lac, des hérons, des pélicans, des bécassines, des pilets, des poules d’eau, et, les plus gracieux de tous, des cygnes au plumage entièrement noir, qui se promenaient par couples à sa surface.

Il n’y avait aucune raison pour que Jack ne choisît pas parmi ces volatiles ceux qui figuraient d’ordinaire sur la table de la ferme de