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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/288

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seconde patrie.

Le premier à fermer les yeux fut Jack, par cette raison qu’il était le plus fatigué de tous. En effet, il n’avait cessé de battre les halliers et les buissons, souvent même à de telles distances, que M. Wolston s’était vu maintes fois contraint de le rappeler à l’ordre. Mais, ayant été le premier à s’endormir, il fut aussi le premier à s’éveiller dès le lever du jour.

Aussitôt, M. Wolston et les deux frères se remirent en route. Une heure après, ils durent traverser à gué un petit cours d’eau, qui se jetait peut-être deux ou trois lieues plus loin dans le lit de la rivière Montrose. Du moins, étant donnée sa direction vers le sud-est, Ernest le pensait-il.

Toujours de spacieuses prairies, de vastes plantations de cannes à sucre, puis dans les parties humides du sol, maint bouquet de ces arbres à cire, dont une tige porte les fleurs et l’autre les fruits. Enfin apparurent des futaies épaisses au lieu de ces arbres qui poussaient isolément sur les flancs de la vallée de Grünthal, cannelliers, palmiers de diverses sortes, figuiers, manguiers, et aussi nombre de ceux qui ne produisent pas de fruits comestibles, sapins, chênes verts, chênes maritimes, tous de venue superbe. Sauf aux quelques places où se montraient les arbres à cire, cette région n’offrait aucun terrain marécageux. Du reste, le sol ne cessait de remonter, – ce qui enlevait à Jack tout espoir de rencontrer des bandes d’oiseaux