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seconde patrie.

fie plus son nom, et que la grande majorité de ses habitants ne soit d’origine anglo-saxonne ! »

Fritz avait raison, et Jack le comprenait si bien qu’il ne put retenir une grimace.

À cette époque, en effet, la Grande-Bretagne était de tous les États européens celui qui imprimait le plus grand essora son empire colonial. Peu à peu, l’océan Indien lui livrait de nouvelles possessions. Donc, selon toute probabilité, si un bâtiment arrivait jamais en vue, il porterait à sa corne le pavillon britannique, son capitaine en prendrait possession, arborerait les couleurs de l’Angleterre sur les hauteurs de Prospect-Hill.

Lorsque la visite de l’îlot fut achevée, les deux frères gravirent le monticule et atteignirent le hangar de la batterie.

Après s’être arrêtés au bord du plateau supérieur, ils parcoururent, la lunette aux yeux, tout ce vaste segment de mer compris entre le cap de l’Espoir-Trompé et le cap qui fermait à l’est la baie du Salut.

Parages toujours déserts. Rien en vue jusqu’à l’extrême ligne de ciel et d’eau, si ce n’est, à une lieue et demie dans le nord-est, le récit sur lequel était venu s’échouer le Landlord.

En dirigeant leurs regards vers le cap de l’Espoir-Trompé, Fritz et Jack aperçurent entre les arbres de la colline le belvédère de la villa de Prospect-Hill. Cette habitation d’été était à sa place, — ce qui rassurerait M. Zermatt, pris