Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

298
seconde patrie.

chercher la côte la plus rapprochée et, on le sait, celle de la Nouvelle-Hollande.

Toutefois, si l’île ne possédait pas un cortège d’îlots détachés de son littoral, un point rocheux émergeait à quatre lieues environ dans l’ouest de la baie des Perles. Jack braqua son instrument dans cette direction :

« La Roche-Fumante… qui ne fume pas… s’écria-t-il, et je vous certifie que Fritz n’aurait pas eu besoin de lunette pour la reconnaître !… »

Ainsi la Nouvelle-Suisse, en sa plus grande étendue, pouvait convenir à l’établissement d’une importante colonie. Toutefois, ce qu’offraient le nord, l’est et l’ouest, il n’aurait pas fallu le demander au midi.

En s’arrondissant comme un arc, les deux extrémités de la chaîne venaient s’appuyer sur le littoral, à une distance presque égale de la base du cône qui en occupait le centre. La partie encadrée de cet arc était limitée par une succession de falaises dont on ne pouvait apercevoir la base, et qui semblaient taillées à pic.

Quel contraste entre cette sixième partie de l’île et les cinq autres, si largement favorisées de la nature ! Là s’étalait la profonde désolation d’un désert, toute l’horreur du chaos. La zone supérieure de la chaîne se continuait jusqu’à l’extrémité méridionale de l’île, – zone qui semblait être infranchissable. Il était possible, cependant, qu’elle se raccordât de ce côté à la marge littorale par des défilés, des ravins, des gorges, des esca-