Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

314
seconde patrie.

retenait plus ses larmes, et qu’aurait pu dire M. Zermatt pour les consoler ?…

Il fut alors convenu que, si les absents n’étaient pas rentrés à Felsenheim le lendemain, on se rendrait à l’ermitage d’Eberfurt, leur retour devant nécessairement s’effectuer par le défilé de Cluse. En allant au-devant d’eux, on pourrait les embrasser deux heures plus tôt.

Le soir vint, la nuit s’écoula. De M. Wolston, d’Ernest et de Jack, aucune nouvelle ! Alors rien n’aurait pu retenir à Felsenheim ceux qui les y attendaient au milieu de mortelles angoisses et comment, à présent, pouvaient-elles être taxées d’exagération ?…

Les préparatifs furent rapidement faits dans la matinée. On attela le chariot, on y mit quelques provisions, tous y prirent place. L’attelage partit, précédé de Braun. Après avoir traversé le ruisseau des Chacals, il longea les bois et les champs qui bordaient la route d’Eberfurt, en marchant avec toute la vitesse possible.

Le chariot était arrivé à une lieue de là, près du ponceau jeté sur le canal de dérivation qui aboutissait au lac des Cygnes, lorsque M. Zermatt donna le signal d’arrêt.

Braun, dont les rapides aboiements redoublaient, s’était lancé en avant.

« Les voilà… les voilà ! » s’écria Mme  Wolston.

En effet, à trois cents pas, au détour d’un