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seconde patrie.

route ne serait allongée que d’une lieue à peine entre la chaîne et la vallée de Grünthal.

À onze heures, on fit halte… Le déjeuner achevé, tous trois se dirigèrent au milieu de ces futaies moins serrées, où la circulation était plus facile.

Vers deux heures, un tumulte de lourds piétinements se fit entendre, et, en même temps, passèrent entre les arbres de souffles d’une sonorité claironnante…

Il n’y avait pas à s’y méprendre… Une troupe d’éléphants traversait la sapinière.

Une troupe ?… non… Seulement trois de ces pachydermes se montrèrent, dont deux énormes, le père et la mère, l’autre, un éléphanteau qui les suivait…

On ne l’a pas oublié, le plus vif désir de Jack avait toujours été de capturer un de ces animaux et de le domestiquer. Le hardi garçon voulut profiter de l’occasion qui s’offrait, et ce fut ce qui causa sa perte.

En prévision d’une attaque, M. Wolston, Ernest et Jack s’étaient mis sur la défensive, leurs armes en état, très peu rassurés, en somme, sur l’issue d’une lutte avec ces formidables bêtes.

Lorsque les trois éléphants furent arrivés au débouché de la clairière, ils s’arrêtèrent. De là, apercevant trois hommes, ils s’engagèrent vers la gauche, sans presser le pas, et s’enfoncèrent dans les profondeurs de la futaie.

Tout danger avait donc cessé, lorsque Jack,