Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

318
seconde patrie.

l’attaque des éléphants ?… Gisait-il, sans mouvement, sans vie, en quelque coin de l’obscure futaie ?…

Aucun cri, aucun appel ne retentit aux oreilles de M. Wolston et d’Ernest… Des coups de fusil, qu’ils tirèrent à plusieurs reprises, demeurèrent sans réponse…

La nuit faite, tous deux, épuisés de fatigue, accablés d’inquiétude, tombèrent au pied d’un arbre, écoutant toujours, cherchant à surprendre le moindre bruit. Ils avaient allumé un grand feu, avec l’espoir que Jack, se guidant sur les lueurs du foyer, pourrait les rejoindre, et ils ne fermèrent pas l’œil jusqu’au jour.

Et, pendant ces longues heures, des hurlements ne cessèrent d’indiquer la présence de fauves à une distance assez rapprochée. La pensée vint alors que, si Jack n’avait pas eu à se défendre contre les éléphants, il avait pu succomber dans une attaque plus dangereuse, contre des tigres, des lions, des pumas…

On ne pouvait l’abandonner cependant. Toute la journée suivante fut employée à rechercher ses traces à travers la sapinière. Ce fut peine inutile. M. Wolston et Ernest reconnurent bien, en relevant quelques pesantes foulées sur le sol, le passage des éléphants, des herbes piétinées, des basses branches rompues, des broussailles écrasées. Mais, de Jack, rien, ni aucun des objets dont il était porteur,