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seconde patrie.

heure », dit enfin M. Wolston d’un ton résolu.

M. Zermatt alla vers lui.

« Quoi ?… demanda-t-il.

– Nous allons regagner Felsenheim, et nous en repartirons aujourd’hui même pour retrouver les traces de Jack… J’ai bien réfléchi à tout cela, mon cher Zermatt, et je vous supplie d’adopter ma proposition… »

Oui ! on s’en rapporterait à M. Wolston. Lui seul avait conservé assez de sang-froid pour donner un sage conseil, et il n’y aurait qu’à le suivre aveuglément.

« C’est dans la partie de la forêt voisine du littoral que Jack a disparu, reprit-il. Donc, c’est de ce côté que nous devrons nous diriger tout d’abord, et par le plus court… Reprendre la route au delà du défilé de Cluse, ce serait trop long !… Embarquons dans la pinasse… Le vent est favorable pour doubler le cap de l’Est, et, ensuite, la brise du large nous déhalera le long du littoral… En partant dès ce soir, nous atteindrons avant le jour l’embouchure de la rivière Montrose, nous la dépasserons, et nous irons relâcher sur la partie de la côte où s’appuie l’extrémité de la chaîne !… C’est dans cette direction, en traversant la sapinière, que Jack a disparu… À nous y rendre par mer, nous aurons gagné deux jours !… »

La proposition fut acceptée sans discussion. Puisqu’elle offrait l’avantage d’économiser le temps, il n’y avait pas à hésiter, si l’on