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seconde patrie.

le kaïak fut rentre dans la crique, Jack de s’écrier :

« Sept coups!… On a tiré sept coups…

— Et que le ciel soit sept fois béni ! » répondit François.

En proie à la plus vive émotion, Jenny saisit la main de Fritz. Puis elle se jeta dans les bras de Mme  Zermatt, qui essuya ses pleurs en la couvrant de baisers.

Donc, aucun doute sur la présence du navire, puisqu’il venait de répondre à la batterie de l’îlot du Requin. Pour une cause ou une autre, il devait être en relâche au fond d’une des baies de la côte orientale… Peut-être même n’avait-il point été contraint de la quitter pendant la tempête ?… Maintenant, il ne partirait pas sans s’être mis en communication directe avec les habitants de cette terre inconnue… et le mieux n’était-il pas de ne point attendre qu’il parût en vue de la baie ?…

« Non !… partons… partons… répétait Jack, partons à l’instant !…

Mais le prudent Ernest d émettre alors quelques réflexions auxquelles M. Zermatt donna son approbation. A quelle nationalité appartenait ce navire, comment le savoir ?… N’était-il pas possible qu’il fût monté par des pirates, qui, on ne l’ignore pas, étaient nombreux à cette époque dans cette portion de l’océan Indien !… Qui sait même s’il n’était pas tombé entre les mains de ces forbans ?… En ce cas, à quels