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seconde patrie.

Zuckertop, et l’ermitage d’Eberfurt. Le lieutenant Littlestone et ses officiers ne pourraient qu’admirer la prospérité de cette Terre-Promise due au courage, à l’intelligence, à la commune entente d’une famille de naufragés pendant onze ans d’abandon sur cette île ? Aussi, à la fin du repas qui leur fut servi dans la grande salle de Felsenheim, ne manquèrent-ils pas de boire en l’honneur des colons de la Nouvelle-Suisse.

Pendant cette journée, M. Wolston, sa femme et ses deux filles eurent l’occasion de se lier plus intimement avec M. et M me Zermatt. Qu’on ne s’étonne donc pas si, le soir venu, avant de se séparer, M. Wolston, auquel son état de santé imposait un séjour de quelques semaines à terre, prit la parole et dit :

« Monsieur Zermatt, m’autorisez-vous à parler en toute confiance et toute sincérité?…

— Assurément…

— L’existence que vous menez sur cette île ne pourrait que me plaire, dit M. Wolston… Il me semble que je me sens déjà mieux au milieu de cette belle nature, et je m’estimerais heureux de vivre dans un coin de votre Terre-Promise, si, toutefois, vous vouliez y donner votre consentement…

— N’en doutez pas, monsieur Wolston ! répondit avec empressement M. Zermatt. Ma femme et moi, nous serons enchantés de vous admettre dans notre petite colonie, de vous y