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seconde patrie.

de cette baie du littoral est à laquelle fut donne son nom. Des que le gréement aurait été remis en place, la corvette reprendrait la mer et se dirigerait vers le cap de Bonne-Espérance.

On ne s’étonnera pas que Jenny voulût emporter ou plutôt apporter au colonel Montrose les quelques objets qu’elle avait fabriqués de ses propres mains sur la Roche-Fumante. Chacun d’eux ne lui rappelait-il pas cette existence si courageusement supportée pendant plus de deux ans de solitude !… Aussi Fritz se chargea-t-il de ces objets sur lesquels il veillerait comme sur un trésor.

M. Zermatt confia à ses deux fils tout ce qui offrait une valeur marchande et pouvait être converti en argent sur les marchés de l’Angleterre, les perles recueillies en quantité et qui produiraient une somme considérable, le corail pêché le long des îlots de la baie des Nautiles, les noix muscades, les gousses de vanille dont on remplit plusieurs sacs. Avec l’argent de la vente de ces divers produits, Fritz achèterait le matériel nécessaire à la colonie, — matériel qui serait embarqué sur le premier navire où les futurs colons prendraient passage avec leur pacotille. En effet, cela constituerait une cargaison assez importante pour exiger un bâtiment de plusieurs centaines de tonneaux.

D’autre part, M. Zermatt fit certains échanges avec le lieutenant Littlestone. Il se procura ainsi plusieurs fûts d’eau-de-vie et de vin, des