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seconde patrie.

furent débarquées pour la défense du campement, ainsi qu’une pinasse, léger bâtiment dont les pièces numérotées purent être assemblées sans trop de peine, et auquel l’on donna le nom d’Élisabeth en l’honneur de Betsie. M. Zermatt disposait alors d’une embarcation gréée en brigantin, jaugeant une quinzaine de tonneaux, avec poupe carrée et tillac à l’arrière. Donc toute facilité pour reconnaître les parages vers l’est ou vers l’ouest, doubler les promontoires voisins, l’un qui se détachait vers le nord en pointe aiguë, et l’autre qui s’allongeait à l’opposé de Zeltheim.

L’embouchure du rio était encadrée de hautes roches qui en rendaient l’accès assez difficile et il serait aisé de s’y défendre, du moins contre les fauves. Mais une question se posait : M. Zermatt et les siens avaient-ils accosté le littoral d’une île ou d’un continent que baignaient les eaux de la mer des Indes ?… Voici les seuls renseignements que fournissaient à cet égard les relèvements obtenus avant le naufrage par le commandant du Landlord :

Le bâtiment s’approchait de Batavia, lorsqu’il fut assailli par une tempête, qui dura six jours, et le rejeta hors de sa route vers le sud-est. La veille, le capitaine avait établi le point comme suit: 13°40’ de latitude méridionale, et 114° 5’ de longitude à l’est de l’île de Fer (Canaries). Comme le vent avait constamment soufflé du nord, il était admissible que la longitude n’eût