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seconde patrie.

Trois jours, du 12 au 14, furent employés la pêche des huîtres, toutes agrémentées de la précieuse perle arrondie sous leur collerette nacrée. Le soir venu, Fritz et Jack allaient chasser canards et perdrix dans un petit bois sur la rive droite du cours d’eau, il y eut quelques précautions à prendre, et même on dut faire bonne garde. Des sangliers fréquentaient ce bois, sans parler d’animaux plus redoutable

En effet, le soir du I i, un lion et une lionne de forte taille se présenteront, la gueule rugissante, la queue leur battant les flancs avec fureur. Après que le lion eut été frappé au cœeur par une balle de Fritz, la lionne tomba à son tour, non sans avoir brisé d’un coup de griffe le crâne de cette pauvre vieille Bill, — ce qui causa un vif chagrin à son maître.

Ainsi donc, certains fauves habitaient la partie de la Nouvelle-Suisse, au sud et à l’ouest de la baie des Perles, en dehors du district de Terre-Promise. Que jusqu’ici aucun de ces animaux n’en eût forcé l’entrée par le défilé de Cluse, c’était une heureuse chance. Mais M. Zermatt forma le projet d’obstruer autant que possible ce défilé qui coupait le rempart rocheux.

En attendant, et d’une manière générale, recommandation fut faite, surtout à Fritz et Jack que leur passion cynégétique entraînait parfois en d’imprudentes excursions, de se défier des mauvaises rencontres.

Cette journée fut consacrée à vider les huîtres