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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/111

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seconde patrie.

James Wolston, sa femme et le petit Bob prirent possession d’un évidement plus large, suffisant pour les loger tous trois. François se contenterait d’un coin dans la salle commune, en compagnie d’Harry Gould et du bosseman. La place ne manquait donc pas dans cette excavation naturelle, dont on ne connaissait pas encore toute la profondeur.

Le reste de la journée fut entièrement consacré au repos. Après les multiples émotions de cette dernière semaine, les passagers de la chaloupe avaient à se remettre de tant d’épreuves si courageusement supportées. Et puis, il convenait de s’accoutumer à la nouvelle situation. Au total, la résolution de passer une quinzaine de jours au fond de cette baie où l’existence matérielle paraissait assurée pour un certain temps était acte de sagesse. Quand même l’état du capitaine ne l’eût point exigé, John Block n’aurait pas conseillé un départ immédiat. Il ne fallait songer qu’au présent, on songerait plus tard à l’avenir.

Et cependant, quelles éventualités réservait-il, si ce n’était là qu’un îlot perdu de l’océan Pacifique, si l’on devait le quitter et affronter sur une frêle embarcation les fréquentes tempêtes de ces parages ?… Quel serait le dénouement de cette nouvelle tentative ?…

Le soir, après un second repas dont le bouillon, la chair et les œufs de tortue firent les frais, François adressa au Ciel la prière commune, et