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seconde patrie.

s’écria Mme Wolston, qui se sentait défaillir.

– Vous le devez… oui ! c’est votre devoir ! dit Jenny. Pensez à votre mari… à James… dont vous redoubleriez les peines s’il vous voyait pleurer…

– Tu es forte, Jenny, reprit Doll, tu as déjà lutté contre le malheur !… Mais nous…

– Vous ?… répondit Jenny. Oublies-tu donc que le capitaine Gould, Fritz, François, James, John Block feront tout ce qu’il sera possible pour nous sauver tous…

– Et que pourront-ils ?… demanda Suzan.

– Je ne sais, Suzan, mais ils y réussiront, à la condition que nous ne les affaiblirons pas en nous abandonnant au désespoir !

– Mon enfant… mon enfant… » murmurait la pauvre femme, que les sanglots étouffaient…

À cet instant, à la vue de sa mère qui pleurait, Bob resta tout interdit, ses yeux grands ouverts.

Ce fut Jenny qui l’attira près d’elle et le prit sur ses genoux en disant :

« Ta maman a été inquiète, mon chéri !… Elle t’avait appelé… Tu ne répondais pas, et alors… Tu étais à jouer sur le sable… n’est-ce pas ?…

– Oui… répondit Bob, avec le bateau que m’a fait mon ami Block… Mais je voudrais aussi lui mettre une petite voile blanche pour qu’il navigue… Il y a dans le sable des trous