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seconde patrie.

pour résister aux rafales qui assaillaient le pied de la falaise pendant la période hivernale.

Resterait alors la nécessité d’éclairer l’intérieur, lorsque le temps interdirait les travaux du dehors.

Le bosseman et François, aidés de Jenny et de Doll, s’occupèrent donc à fabriquer un grand nombre de grossières chandelles avec la graisse des chiens de mer qui fréquentaient la crique, et dont la capture n’offrait aucune difficulté.

Ainsi que cela s’était pratiqué à Felsenheim, John Block, par la fonte de cette graisse, obtint une sorte d’huile qui devait se coaguler en refroidissant. Comme il n’avait pas à sa disposition le coton que récoltait M. Zermatt, il dut se contenter de la fibre des laminaires marines, lesquelles fournirent des mèches utilisables.

En outre, il y avait la question des vêtements dont chacun était peu fourni, et comment les renouveler si le séjour se prolongeait sur cette plage ?…

« Décidément, dit un jour le bosseman, lorsqu’un naufrage vous jette sur une île déserte, il est prudent d’avoir à sa disposition un navire dans lequel se trouve tout ce dont on a besoin… Sans cela c’est une mauvaise affaire ! »

Oui, et c’est bien ce qu’avait été le Landlord pour les hôtes de la Nouvelle-Suisse.

Dans l’après-midi du 17, un incident, dont personne n’aurait pu prévoir les conséquences, causa les plus vives inquiétudes.