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seconde patrie.

raisonnable de laisser Harry Gould, Fritz, le bosseman, reconnaître si elle avait une issue praticable soit sur le plateau ou sur les flancs de la falaise. Mais, on le répète, personne n’y eût consenti. Un secret pressentiment les poussait tous à cette tentative. Jenny, Doll, Suzan Wolston n’étaient pas les moins ardentes ; puisqu’il n’y avait aucun inconvénient à partir ensemble, on ne discuta même pas à ce sujet.

Le repas achevé, les hommes se chargèrent de quelques provisions. La première grotte fut abandonnée, et, suivis de l’albatros qui marchait près de Jenny, tous franchirent l’orifice du couloir.

Arrivés à l’entrée de la gorge, Fritz, François passèrent d’abord. Après eux vinrent Jenny, Doll, Suzan tenant le petit Bob par la main.

Le capitaine Gould et James suivirent, tandis que John Block fermait la marche.

À sa naissance, la gorge était assez resserrée pour qu’il y eût nécessité d’aller en file. Si elle s’élargissait plus haut ou plus loin, on irait par deux ou trois.

En réalité, il n’y avait là qu’une fente du massif, se dirigeant vers le nord, entre deux parois verticales qui montaient à huit ou neuf cents pieds.

Au-delà d’une centaine de pas presque en droite ligne, le sol présenta une pente assez accusée. Dans ces conditions, l’ascension ne serait pas très pénible. Il est vrai, le chemin