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seconde patrie.


– Eh bien, pour votre peine, répondit Jenny, on vous réservera le meilleur morceau.

– Non, madame Fritz, non… et je préfère celui qui m’a flanqué par terre… et comme c’était sa tête, à cet animal, je demande à manger sa tête ! »

On se mit en mesure de dépecer l’antilope et d’en retirer les parties comestibles. Quant à la nourriture, puisqu’elle serait assurée jusqu’au lendemain soir, il n’y aurait donc plus à s’en préoccuper avant l’arrivée au défilé de Cluse.

Fritz et François n’en étaient pas à apprendre la manière d’opérer, lorsqu’il s’agissait de préparer un gibier quelconque. N’avaient-ils pas acquis théorie et pratique pendant douze années de chasse à travers les champs et les bois de la Terre-Promise ? En outre, le bosseman n’était pas maladroit à cette besogne. Il semblait, d’ailleurs, qu’il éprouvait un certain plaisir à se venger de la bête en la dépouillant. En moins d’un quart d’heure, les cuissots, les côtelettes et autres morceaux savoureux furent prêts à être grillés sur la braise.

Comme il était près de midi, il parut convenable de camper dans la clairière, dont le rio fournirait une eau limpide et fraîche. Harry Gould et James allumèrent un feu de bois sec au pied d’un manglier. Puis, sur des charbons ardents, Fritz plaça les meilleures parties de l’antilope, laissant à Suzan et Doll le soin de surveiller les grillades.